Découvrez Jean Domond, Grand Diseur Haïtien

Jean Domond, grand diseur haïtien qui vit aux USA nous apporte l’Éternel Souvenir de Nos Poèmes


Dans un monde où les rythmes effrénés de la modernité semblent parfois effacer les traces du passé, Jean Domond, grand diseur haïtien, s’élève comme un phare, une voix qui fait vivre l’héritage poétique d’Haïti avec une intensité rare. Bien qu’il réside aujourd’hui aux États-Unis, il reste profondément ancré dans ses racines haïtiennes, nourri par la culture et les poèmes de son île natale. Domond incarne à la fois le présent et le passé de la poésie haïtienne, et, par son art, il est devenu un gardien intemporel des mots et des mémoires, un « diseur devant l’Éternel » qui parvient à offrir à son public « l’éternel souvenir » de poèmes qui, sans lui, risqueraient de se perdre dans l’oubli.

Le terme « diseur » évoque une figure profondément ancrée dans la tradition orale, mais Jean Domond le transforme et l’élargit à une dimension quasi mystique. Dans le contexte haïtien, le diseur n’est pas simplement celui qui récite ; il est un médium entre le monde des vivants et celui des esprits, entre l’humanité et le divin. Il insuffle à chaque mot une énergie presque sacrée, une vie que seuls les grands orateurs savent offrir. Et c’est exactement ce que Domond fait avec la poésie haïtienne : il la ressuscite à travers ses récitals, transformant chaque poème en un acte vivant, dans lequel les émotions se fusionnent avec le temps.

Le fait qu’il vive aujourd’hui aux États-Unis n’altère en rien l’authenticité de ses récitals. Au contraire, sa présence au sein de la diaspora haïtienne et au-delà, dans un contexte mondial où les cultures se croisent, lui permet de donner une dimension supplémentaire à la poésie de son île. En récitant des poèmes dans une langue créole pleine de nuances, Jean Domond réaffirme son appartenance à Haïti, tout en faisant rayonner cette langue et cette culture à l’international. Il devient ainsi un « diseur devant l’éternel » non seulement dans la portée de son art, mais aussi dans la manière dont il relie l’histoire, les traditions et les poèmes d’Haïti à la scène mondiale.

Jean Domond joue un rôle essentiel en réanimant les poèmes des grands auteurs haïtiens du passé, des poètes comme Jacques Roumain, René Depestre, Davertige ou encore les voix plus récentes qui marquent le paysage littéraire haïtien. En tant qu’interprète des poèmes de ces écrivains, il leur donne une potaille nouvelle, une actualité intemporelle. Ces poètes ont, pour beaucoup, été les témoins de luttes, d’exils, et de révolutions, mais leurs poèmes ont parfois été relégués à l’oubli dans les méandres de l’histoire littéraire. Par la magie de son art, Domond réveille ces voix silencieuses et les projette vers l’avenir, créant ainsi un pont entre les siècles. En récitant des poèmes créés dans un contexte bien particulier — celui de l’Haïti post-coloniale, de la dictature, de la révolution et des luttes sociales — Domond transcende ces réalités et offre à son public un accès direct à l’âme d’un peuple qui, malgré ses souffrances, n’a jamais cessé de produire des œuvres d’une grande beauté et d’une profonde humanité. Un ancien ami de ma famille, Jean Domond vivait autrefois avec les MOULITE à Carrefour et connait bien l’heritage poétique des autres poètes cachés.
C’est ici que réside la grandeur de son art : dans sa capacité à nous offrir un “éternel souvenir » de ces poèmes, à les inscrire dans une forme d’éternité qui dépasse les époques et les frontières.

Jean Domond est aussi poète dans le sens où il compose des vers qui s’ajoutent au répertoire poétique haïtien. Ses poèmes sont un reflet de son époque, une interprétation moderne de la poésie, mais ils sont également un retour aux sources. Ses écrits sont porteurs de la même âme qui imprégnait les poèmes de ses ancêtres, tout en s’adaptant aux réalités d’un monde globalisé. Il ne s’agit pas d’une poésie figée, mais d’une poésie vivante, en perpétuelle évolution, qui trouve son ancrage dans le terreau culturel d’Haïti et s’étend vers des horizons nouveaux.

Ses poèmes explorent des thèmes universels — l’amour, la douleur, la quête de sens — mais ils sont également profondément ancrés dans la réalité haïtienne. Dans ses vers, on trouve cette tension permanente entre l’exil et l’espoir, la souffrance et la beauté. Les mots de Domond sont un écho des poètes d’hier, mais aussi un cri pour l’avenir, un appel à ne jamais oublier d’où l’on vient, tout en poursuivant un chemin d’espoir.

Dans son rôle de diseur, Jean Domond devient une sorte de dépositaire de l’éternité. Chaque poème qu’il interprète devient une porte d’entrée vers une mémoire collective. Il nous rappelle que la poésie, loin d’être une simple échappatoire ou un exercice formel, est avant tout une forme d’élévation de l’âme, un moyen de transcender l’éphémère pour atteindre l’universel. Lorsqu’il récite un poème, il nous le restitue dans sa forme la plus pure, comme un cadeau à la postérité.
Jean Domond est avant tout un passeur de mémoire. Par son art, il nous offre une mémoire vivante des luttes, des joies et des peines d’un peuple. Ses récitals sont autant de moments où le passé et le présent se rejoignent dans une expérience commune. Mais ce qui rend son travail d’autant plus crucial, c’est qu’il ne se contente pas d’être un simple transmetteur de poèmes ; il incarne ces poèmes, les porte en lui, les infuse de sa propre voix et de son propre souffle.

Il n’est pas uniquement un acteur de la scène littéraire haïtienne ; il est aussi un témoin de l’histoire, un témoin de la résilience d’un peuple qui, malgré toutes les adversités, continue de produire de la beauté et de la pensée. En rendant hommage à l’héritage poétique d’Haïti, Jean Domond fait également vivre la mémoire collective de toute une nation, dans toute sa complexité, sa diversité et ses contradictions.

Jean Raphy Domond est né à Port-au-Prince de parents originaires de Jacmel. Il a fait ses études primaires à l’école nationale Carius L’Hérisson et à l’ICR de Carrefour avec le maître Guy Claude Jean Baptiste. Il y est resté jusqu’en classe de cinquième secondaire. Ses études classiques se sont poursuivies au Collège Philadelphie jusqu’en Rhétorique. Il a fait sa philosophie au Lycée Pétion, mais n’a pas réussi. Il a poursuivi ses études universitaires à l’IERHA et à la Faculté d’Ethnologie. Il a été professeur au Collège Français à Carrefour et au Collège Marc Verne à Delmas. Il est diplômé du Conservatoire National en direction sous Gérard Rezil. Il a également étudié à l’Institut Français où il a suivi une formation de deux ans en mise en scène et histoire du théâtre, avec le professeur Jean Louis Minetti.

Il a été membre du Théâtre National où il a partagé la scène avec Ricardo Lefeuvre, Ansyto Félix, Samuel Dorsinville, le défunt Marcel Caceus alias Lobo Dyabavadra, Erol Josue, Yves Penel et bien d’autres, dont Falex Dorcent au SAC et Bregard Anderson.

Il a joué dans de nombreuses pièces de théâtre avec Damis Jean Kelly. Aux États-Unis, il a joué avec MaxKenol et a été membre de l’Institut Français de Manhattan, où il a monté de nombreuses pièces de théâtre pour l’église adventiste Maranatha. Il a joué dans le dernier film écrit par Bob Lemoine, intitulé L’Automne en mille morceaux. Il a également étudié aux États-Unis en Criminal Justice, dans la Police communautaire de NY.

Actuellement, il travaille dans une école. Jean Domond, par son art du récital, par son engagement en tant que poète et diseur, est un véritable artisan de l’éternité. À travers sa voix, il donne aux poèmes haïtiens une dimension intemporelle, les inscrivant dans une mémoire qui résiste à l’érosion du temps. Qu’il soit en Haïti ou aux États-Unis, Jean Domond demeure un des plus grands témoins de la puissance de la poésie haïtienne, nous offrant un « éternel souvenir » de nos poèmes, de notre histoire et de notre culture. Il est celui qui fait vivre la poésie, qui fait entendre les voix du passé et qui assure que l’héritage de nos poètes ne s’éteindra jamais.

Godson MOULITE

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Godson Moulite

Activité :est un journaliste et auteur haïtien, connu pour sa plume vibrante et engagée. Il réside à Port-au-Prince, où il contribue activement au quotidien Le National, en tant que collaborateur de Koz’art Magazine Ville :Natif de Haïti, Godson Moulite a débuté sa carrière en journalisme avec une passion précoce pour la narration et la critique sociale. Son premier livre publié, « En attendant l’applaudissement des latrines (rapatriement à compte de mort) » paraîtra très bientôt chez les Éditions Varella, marque un jalon significatif dans son parcours littéraire. À travers ce roman, Moulite explore des thèmes profonds et universels, offrant une perspective unique sur la vie et la société haïtienne contemporaine. Ses projets : Son écriture est saluée pour sa poésie et sa lucidité, captivant les lecteurs avec une prose riche et évocatrice. En plus de son travail dans le journalisme et la littérature, Godson Moulite s’investit également dans la promotion de la culture haïtienne à travers ses diverses activités et engagements communautaires. Godson Moulite incarne l’essence vibrante et l’engagement profond du journalisme haïtien contemporain. Né en Haïti, il a embrassé sa vocation avec une passion précoce pour la narration et la critique sociale, des traits qui caractérisent son travail prolifique et influent. Actuellement résidant à Port-au-Prince, il joue un rôle crucial en tant que collaborateur et directeur de la rubrique « Powèm National » au sein du quotidien Le National. Activités actuelles : Sa carrière dans le journalisme a été marquée par un engagement indéfectible envers la vérité et une exploration rigoureuse des questions sociales et politiques qui façonnent Haïti. Godson Moulite ne se contente pas de rapporter les faits ; il les enveloppe dans une prose captivante et incisive qui éveille la conscience publique et provoque la réflexion. Au-delà de son travail journalistique, Moulite est également un écrivain renommé. Il enrichit le paysage littéraire haïtien avec des œuvres qui capturent l’âme et les défis de son pays natal. Son écriture est à la fois poignante et poétique, offrant une perspective unique sur les expériences et les aspirations du peuple haïtien. Godson Moulite représente un pont entre le passé et l’avenir du journalisme haïtien, sa plume dynamique et son dévouement à la vérité servant d’inspiration pour les générations actuelles et futures de journalistes et d’écrivains en Haïti et au-delà. Clément Delva sociologue, étudiant en sociologie à l’Université de Sorbonne, Clementdelva34@yahoo.fr

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